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Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

Auteur:
Mary Ann Shaffer, Annie Barrows
Maison d'édition:
NIL
Genre:
Littérature
Reader Rating:
4.0 (92 voix)
Lieu stockage:
Rés. ppale
Lu/non lu:
Lu
Résumé:
Il existe des livres comme ça, qui se lisent comme on déguste une part de tarte : une lecture à la fois fraîche, fruitée et savoureuse. J'ai lu ce Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates d'une seule traite, tant il est difficile de résister au charme fou de ce livre une fois qu'on l'a commencé !
Juliet Ashton fait la promotion de son livre au sortir de la guerre. Mais un livre qui lui a jadis appartenu, Les essais d'Elia, morceaux choisis, de Charles Lamb, va atterrir par le plus grand des hasards entre les mains d'un îlien de Guernesey, un certain Dawsey Adams, et devenir le point de départ d'une correspondance nourrie.
« Peut-être les livres possèdent-ils un instinct de préservation secret qui les guide jusquà leur lecteur idéal », se demande Juliet en répondant la première fois à Dawsey Adams. « Il serait délicieux que ce soit le cas », ajoute-t-elle. Eh bien non seulement le livre, dans cette histoire, possèdera un instinct de préservation secret, mais il sera aussi le lien qui permettra à une communauté de se retrouver, de bâtir des relations, de se trouver peut-être tout simplement.
Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates est un roman épistolaire frais, attendrissant, et profondément délicat.
Tous les personnages évoqués en filigrane de ces lettres sont extrêmement attachants et je me demande même qui peut résister aux lubies fantasques d'une Isola Pribby, à la naïveté coquine de Kit, à la sensibilité timide de Dawsey, à la gravité rassurante d'Eben, ou encore à la peine émouvante de John Booker ?
La communauté décrite dans ce roman possède une force de vie extraordinaire et j'ai rarement rencontré personnages plus forts et plus touchants que ceux de ce cercle littéraire si particulier. Au cours de ces presque 400 pages, on s'immerge totalement dans l'ambiance qui vibre autour de ces îliens, et l'on plonge avec eux dans leur vie à la fois si banale et si extraordinaire.
L'humour -un humour tendre là aussi- s'infiltre un peu partout et entoure ces lettres d'une douceur de vie qui apaisera peu à peu Juliet, quand, dans la deuxième partie du roman, elle viendra sur l'île pour rencontrer ces personnes avec qui elle a d'abord commencé à correspondre.
On s'attache étonnamment vite à ses personnages hauts en couleurs. L'univers créé par Mary Ann Shaffer est d'une telle puissance d'évocation que l'on a l'impression en refermant le livre qu'il nous aurait suffi de vivre à cette époque pour les connaître nous aussi.
Comme je le disais en ouverture, on lit ce livre comme on goûte une part de tarte : c'est frais, fruité, savoureux. Mais aussi trop vite avalé. On en aurait bien repris un peu, de ce Cercle littéraire d'amateurs d'épluchures de patates, non ? Moi oui.
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